Déjà un an que Maurice a fêté son demi siècle d’indépendance! Les 50 ans de l’indépendance en 2018 ont donné lieu à des rassemblements et festivités exceptionnelles avec la volonté de rassembler l’ensemble du peuple mauricien autour du thême : « en sel lepep, en sel nation, en sel leker… ». Le spectacle grandiose qui nous fut offert sur le Champ de Mars à Port-Louis ne s’intitulait-il pas : « lame dan lame« ?
Ce mardi 12 mars, nous célèbrerons le 51ème anniversaire de l’Indépendance de cette petite île de l’Océan Indien, devenue une République à part entière. L’occasion pour Ethnikamauricia – qui fête également en ce jour ses un an d’existence – de demander à des Mauriciens, d’origines ethniques et d’âge différents, ce que représente cet anniversaire de l’Indépendance pour eux, en 2019, et ce qu’être mauricien aujourd’hui. À eux la parole!
» L’indépendance de l’Île Maurice a permis beaucoup de choses, notamment sa sortie du néant, son apparition claire sur une carte mondiale et, au fil du temps, elle est devenue une destination de rêve. Ce pays, de part son ascension, permet à chaque Mauricien d’exprimer sa particularité et sa pluriculturalité. En tant que Mauricienne, je suis fière de mes racines cosmopolites. J’assume grandement mon rôle de femme créole! Étant métisse et respectant la culture de tout un chacun . Pour moi, être Mauricienne veut dire « manger un briani avec mes frères musulmans, marcher avec mes amis hindous pour Maha Shivaratree… Bref, pour résumer, être Mauricienne veut dire accepter l’autre comme il est et surtout avec l’idée de bien manger ! L’Île Maurice réunit particulièrement toutes les communautés avec sa cuisine! » Cinthia A., 45 ans, Eau Coulée,
A doite, Sir Seewoosagur Ramgoolam, père de la nation, premier Premier Ministre de l’Île Maurice indépendante
« Quand on m’a demandé d’écrire sur ce que l’indépendance de l’île Maurice représentait pour moi, c’était une réponse simple qui pourrait se résumer en un mot: rien. Et maintenant, je sais exactement ce qui vous passe par la tête: «Pourquoi cela ne signifie-t-il rien pour lui? Après tout, il est né ici, il vit ici, il est nourri par la nourriture qui y pousse». Laissez-moi vous expliquer, je ne suis pas né dans une famille d’anciens esclaves, je suis né dans une famille d’ouvriers anciens, ce qui signifie que nous sommes venus d’Inde. Mais contrairement aux autres personnes à charge des travailleurs sous contrat, qui ont modifié et façonné l’hindouisme d’aujourd’hui sur l’île, nous sommes restés fidèles à ce que nos ancêtres croyaient et pratiquaient quotidiennement. Ce qui rend nos rituels différents de ceux de Maurice. Deuxièmement, nos valeurs, notre façon de penser et de nous comporter sont toutes très différentes de ce qui se pratique à Maurice. Dans notre maison, nous parlons deux langues: l’hindi et l’anglais. Nous parlons dans ces langues car ma mère et ma grand-mère sont toutes les deux indiennes. Ainsi, tout au long de mon éducation, on m’a enseigné le mode de vie indien avec la façon dont je parle, pense ou même la musique que j’écoute. Je ne peux pas m’identifier à «l’identité mauricienne», je suis indien, j’ai la citoyenneté indienne, je visite l’Inde tous les ans, je me sens plus chez moi là-bas qu’ici. Pour moi, être mauricien, c’est juste sur le papier… » Kesari G, 16 ans, Floréal.
50 ans de l’Indépendance. Champ de Mars, Port-Louis, 12 mars 2018.
« 12 March 1968 marked a turning point in the history of Mauritius the day it became independent. And its citizens like me gained our own identity and the freedom from our former colonial Mayer. This patriotic feeling soon gripped the entire nation and we felt we had a great sense of responsibility to ensure the success and prosperity of our country. Even those who fought against independence had joined the government to map the future of our country. We all knew it was our individual responsibility as the citizens to assist in its development as a free nation. From a mono economy it soon diversified its activities. Tourism, manufacturing and the financial sector services in addition to sugar export became the four pillar of the economy. What independent meant to me personally was the satisfaction and in such felt blessed that the country I grew up in and was educated I could proudly say was mine. As a citizen it meant that we must respect our motherland and ensure it’s prosperity. I think all of us felt this pride and in no time Mauritius was send as one the leading countries in Africa and a modelled democracy. I felt the urge to further my education and return to my life country and put my services to the benefit of Mauritius ». C.K.G., 71 ans, Floréal.
Timbres symbolisant l’Indépendance de Maurice.
» Pour moi, l’indépendance de Maurice means « la fin de la liberté pour mon peuple », En effet, je suis Chagossien et, comme tout le monde le sait aujourd’hui, l’indépendance de l’île s’est fait au détriment des Chagos qui ont été vendus pr cela! Pour moi, c’est un crime envers mon peuple qui a été sacrifié et que l’on a exilé. Aujourd’hui, je vis à Maurice et suis Mauricien, comme le sont mes enfants mais la blessure reste car nous restons attachés à la culture de nos ancêtres et nous nous sentons souvent oubliés. Pour moi la fête de l’Indépendance est synonyme de souffrance, je ne la fête pas… » A.D., 49 ans.
» La fête de l’Indépendance pour moi, c’était très important quand j’étais en primaire et au collège car on faisait beaucoup de choses, on préparait l’évènement, on apprennait l’histoire, c’était super! Aujourd’hui j’ai l’mpression que je fais moins de choses. Mais je pense que c’est important, important pour un pays pour un peuple d’être indépendant. Être Mauricienne pour moi, aujourd’hui, c’est avoir des traditions différentes d’autres personnes. Avoir une langue différente des autres. Quand on va à l’étranger ou quand des étrangers viennent, ils peuvent penser que l’on fait certaines choses bizarre, nous, ça nous fait rire, on est content! La cuisine aussi est imporante, j’adore les faratas, les mines et autre. C’est aussi ça être mauricien. Par exemple, quand on va quelque part, on amène nos mines et notre eau boullante, et on peut les manger n’importe où! La bière Phoenix également, c’est un symbole, on est fier! La musique aussi j’adore! On adore le Séga! Quand on fait une fête entre amis, j’attends toujours le moment où l’on va mettre le Séga, c’est super! C’est tout ça pour moi être mauricien! » Madeleine, 17 ans, Floréal.