Cette année 2025, dans le calendrier grégorien, sera l’année du serpent dans le calendrier lunaire chinois. Mais de quoi s’agit-il exactement?
Origines de la fête
Comme dans la majorité des cultures qui pratiquent l’activité agricole, le Nouvel an chinois ou fête du printemps, est liée, comme son nom l’indique, à la saison du renouveau et des récoltes. En effet, datant de plus de 3000 ans, elle célèbre l’importance de la terre et du ciel dans la prospérité des récoltes mais est aussi l’occasion de rendre hommage et prier les ancêtres, afin que soit accorder, aux paysans, de bonnes récoltes. Cette fête, de son nom chinois Chūnjié, devient ensuite progressivement l’occasion de célébrer le passage à une nouvelle année lunaire, où les signes astrologiques prennent toute leur importance.
Les préparatifs
Tout comme la préparation de Noël, le Nouvel an chinois donne lieu à d’importants préparatifs plusieurs semaines avant la date du « réveillon ». En effet, dès la 8ème jour du mois précédent, chaque famille commence ses achats d’aliments de base pour les repas de fête tels que le riz et les fruits secs. Commencent ensuite les choses sérieuses le 23ème jour de ce même mois avec un nettoyage de printemps, à savoir complet des habitations qui s’ouvre sur un grand repas familial et copieux. Puis, toute la maison se parent de ses plus beaux atouts de fête tels que des banderoles de voeux rouges avec des inscriptions blanches, des lanternes rouges, des portraits de divinités supposées attirer fortune et prospérités multiples ou encore des caractères chinois représentant le bonheur mais toujours accrochés à l’envers pour ne pas attirer le mauvais sort. Les bâtiments publiques des villes n’échappent à la règle et se parent de lanternes en papier rouge et des kumquats plantés comme un symbole de chance et de prospérité. Rappelons qu’en mandarin, un kumquat est appelé jinju (金橘), et jin (金) est le mot utilisé pour désigner l’or.
La célébration
Bien que la préparation des festivités se fasse plusieurs semaines à l’avance, la veille est un moment particulièrement important puisqu’il marque le 1er jour de l’année lunaire. Ainsi, de 23 à 1h du matin, on organise des repas fort copieux riches en poulet, poisson, riz glutineux ou encore fromage de soja, dont la dégustation est d’autant plus importantes que leurs homonymes sont censés apportés chance et argen, les salons de coiffure sont surpeuplés, chacun voulant se deebarrasser du négatif de l’année écoulée pour, par une nouvelle coupe, l’attirer la chance de la prochaine. Puis tout le monde participe, les restaurants étant fermés pour l’occasion, à la préparation des fameux raviolis chinois, plutôt dans le nord du pays, ou les gâteaux de riz glutineux dans le sud. Tous ce mets sont consommés le lendemain matin, aux aurores, par les différents embres de la famille qui se parent, ensuite de ses plus beaux vêtements pour fêter dignement les trois jours de fête qui suivent le réveillon.
On en profite alors pour rendre visites aux proches, aux amis, auxquels, il est de bonne augure d’offrir les fameuses enveloppes rouges. En effet, Le hongbao (红包), littéralement « paquet rouge », est un cadeau incontournable du Nouvel An chinois puisque l’argent liquide qu’il contient est considéré comme un porte-bonheur pour l’année à venir. Il est généralement un don que les plus anciens font aux plus jeunes, cependant, il peut être donnés plus largement à d’autres proches, si vos moyens vous le permettent. Il est apprécié, surtout dans le nord de la Chine, d’y inclure une somme avec des chiffres porte-bonheur comme le 6 ou le 8. De plus, rappelons que le rouge est une couleur sybole de chance, bonheur et chance en Chine, c’est pourquoi chacun porte un ou plusieurs vêtements, ou autre élément de parure rouge dans sa tenue : robes, vestes, chaussettes, foulards, etc.
Les traditionnels pétards s’invitent également à la fête,non seulement pour célébrer « en fanfare » la nouvelle année mais aussi dans le but d’effrayer et donc éloigner Nian, le monstre lion-dragon, susceptible d’amener le malheure puisqu’il était, autrefois, assimilé à un dévoreur d’enfants. Cepdendant, si les pétards sont toujours associés à de nombreuses fêtes et toujours autorisés à Maurice, ils sont interdits désormais dans les grandes villes de Chine car trop nombreux et jugés nuisibles voire dangereux.
Après trois jours de festivités incessantes, on revient progressivement à la normale même sil faut attendre le 15ème jour du mois pour la cessation officielle de toute célébration.
Le lien entre la fête du Printemps et l’astrologie chinoise
L’astrologie chinoise comprend 12 signes liés à l’année lunaire, tous jugés particulièrement importants pour leurs traits de caractère. Ils sont égaleent liés à des éléments fondamentaux tels que l’eau, le bois, le feu, la terre et le métal. Or, réduire le système complexe de l’astrologie chinoise à un signe animal est extriement réducteur, surtout que l’on sait que le calendrier chinois dans son ensemble se d´roule sur plus de 5000 ans. Le Yijing ou livre des changements – qui est un outil pour comprendre les rythmes de la nature et de la vie – est une base pour les experts en astrologie chinoise, qui est elle-même reliée à la médecine, la pratique du Qi gong et du feng shui, tout est lié. Il faut bien comprendre que les douze signes astrologiques ne sont qu’une facette de l’astrologie chinoise. Les changements de saison sont donc liés à de puissantes forces naturelles1.
L’année 2025 est l’année signe du serpent, plus précisement du serpent de bois. Dans l’astrologie chinoise, il est particulièreent positif, représentant la sagesse et la créativité, et le bois, le renouveau, le développement et la souplesse. Toutefois, on considère que l’année correspondant à notre signe n’est pas forcément synonyme de chance ais voudrait, au contraire, que l’on redouble de vigilance pour se protéger du « mauvais sort ».
En attendant, que les pétards sonnent! Bonne fête du printemps à tous! Bonne année! Gong xi fa cai (恭喜发财) !
- Pour ceux qui sont intéressés par la question, je vous renvoie au livre du maître Zhongxian Wu, The 12 chinese animals, 2010. ↩︎