Noël, fête incontournable de l’année, rimant avec féérie et joie, est une date incontournable du calendrier chrétien. Mais savez-vous quelles sont les origines de cette célébration et pourquoi lui associe-t-on des végétaux tels que le sapin?
Les origines païennes de Noël
On ne le répétera jamais assez, le 25 décembre n’est nullement la date de naissance du Christ. En effet, d’après les experts, celle-ci se situerait plutôt autour du mois de mars ou d’avril de notre calendrier actuel*. En réalité, la fête de la Nativité, fixée au 25 déccembre, est à rapprocher de celle des Saturnales romaines, célébrant l’avènement du solstice d’hiver et le dieu Saturne. Très populaires dans la Rome antique, les Saturnales étaient l’occasion de s’affranchir des règles sociales – tout comme les fêtes carnavalesques – et d’organiser de grands repas au cours desquels on échangeait des cadeaux, notamment en donnant des figurines aux enfants, et où l’on paraît sa maison de différents ornements végétaux tels que le houx ou le gui.
Au VIème siècle, le moine Denys le Petit tente de calculer la date de naissance du Christ. Fixant le jour de l’annonciation au 25 mars, il calcule logiquement la naissance de Jesus 9 mois plus tard, à savoir le 25 décembre. Ce rapprochement avec les Saturnales romaines permet alors à l’Église d’imposer plus aisément la célébration de la Nativité à cette date, puisque largement associée à des rituels festifs importants dans la vie quotidienne et l’inconscient collectif des populations européenes d’alors, progressivement converties au culte judéo-chrétien, rituels païens et chrétiens se confondant, au fil du temps, en une même et seule fête.
La magie des plantes
« Mon beau sapin, roi des forêts… » Oui, s’il est bien un incontournable à Noël, c’est certainement le sapin! Ornant traditionnellement les habitats en Allemagne et en Scandinavie dès les XVème siècle, le sapin s’impose comme le symbole des célébrations de Noël en France, début XVIII ème siècle, ainsi que dans le reste de l’Europe. Toujours fourni et vert même durant la période hivernale, il incarne la victoire de la lumière sur les ténébres, du renouveau de la Nature face à la mort relative imposée à la faune et la flore, durant les longs mois d’hiver.
Déclinaison de sapins, du naturel Nordmann au sapin de bois, en passant par les sapins colorés tendance.
Il est rapidement décoré et orné de bougie et de fruits, tels que la pomme, rouge et brillante, ancêtre des boules de Noël, qui la remplaceront pour la 1ere fois en 1858, en France – suite à une pénurie du fruit dans la région des Vosges et de Moselle – ce qui incita un artisan verrier à souffler ses premières boules en verre. On utilise également ses branches pour confectionner de magnifiques couronnes de Noël, traditionnellement accrochées aux portes en signe de bienvenue pour le visiteur.
Boule de verre artisanale
Deux autres plantes sont également étroitement associées aux célébrations de Noël : le houx et le gui. Toujours vert, le premier revêt une signification particulière pour les Chrétiens puisque, d’après le mythe, la Sainte Famille fut protégée et cacher par des branches de houx tandis que les soldats d’hérode, chargés de tuer Jésus, cherchaient ce dernier. Quant au gui sous lequel on s’embrasse, la tradition veut qu’il apporte bonheur et prospérité à condition d’être cueilli avant Noël et brûlé la nuit du 6 janvier (Épiphanie).
Enfin, n’oublions pas la bûche qui, avant de ravir les papilles des plus gourmands en donnant naissance au fameux dessert dont les pâtissiers ornent nos tables dès la fin du XIX ème siècle, devait brûler la nuit du 24 décembre (au moins le temps de la messe de minuit) afin de protéger le foyer du malheur.
Ainsi, Noël n’est plus aujourd’hui une simple fête religieuse mais bel et bien une fête populaire où se mêlent croyances, traditions, créativité et plaisir afin d’apporter lumière et joie et de constituer un moment de partage privilégié autour duquel se renforce les liens sociaux. Les plantes participent à cette magie en apportant douceur et bonheur à notre intérieur…
* Voir L’ouvrage de Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, 2007 – Le christianisme des origines à Constantin, Paris, éd. P.U.F./Nouvelle Clio.